La musique de chambre d’Alexander Glazunov (1865-1936), ici représentée avec le Quatuor à cordes N°3 « Slave » en sol majeur Op.26 de 1886-8 et le Quatuor à cordes N°4 en la mineur Op.64 de 1894, ainsi que l’Idylle pour cor et quatuor à cordes, n’est guère imposante en volume. Cependant, comme le précise justement Pierre-Emile Barbier : « Glazunov est parvenu à réconcilier le patrimoine de chambre russe, qui part de Bortnianski et Alabiev, avec la tradition européenne. Il a réalisé une synthèse nécessaire entre le nationalisme d’un Balakirev, le maître à penser du Groupe des Cinq, l’art orchestral de Rimski-Korsakov, le lyrisme de Tchaïkovski et la science de Taneïev ; synthèse poursuivie par ses héritiers que sont Miaskovsky et Chostakovitch ». Le Quatuor Zemlinsky et Christophe EB défendent ces pages avec une ferveur communicative, au sein d’une rigueur indéniable, laissant le discours musical s’épanouir avec sérénité. La musique de chambre de Glazunov se pare alors de ses plus beaux atours.
Jean-Jacques Millo |