Composé en 1912, Pierrot Lunaire Op. 21 d’Arnold Schoenberg est une œuvre dont « le genre, qui associait musique et texte récité remonte aux tentatives de Georg Benda, suivi par Schubert, Schumann et Liszt désirant explorer l’espace compris entre lied et théâtre et en évitant l’opéra traditionnel », précise Pierre-Emile Barbier dans le livret accompagnant l’enregistrement. La création eut lieu en octobre 1912, alors que Richard Strauss offrait à la découverte du public son opéra Ariane à Naxos. La Suite pour sept instruments Op.29 fut achevée en 1926 et créée l’année suivante à Paris. Et comme le dit si justement Alain Poirier, « tout en s’inspirant du passé musical adapté aux nouvelles exigences de l’écriture, on rappellera combien Schoenberg a pris ouvertement position contre la tendance ambiante au « retour à », qualifié de « Nouveau classicisme » qu’il critique violemment dans la préface à ses Satires Op.28 : les œuvres composées entre 1923 et 1927 restent marquées par la caricature et l’ironie qui semblent être une constante depuis Pierrot Lunaire, même si le compositeur n’en éprouve pas moins un plaisir évident à s’exprimer dans des cadres incontestablement néo-classiques ». Saluons la remarquable prestation de la soprano Alda Caiello entourée du Quatuor Prazak, de Jaromir Klepac au piano, de Vaclav Kunt à la flûte, de Milan Polak, Karel Dohnal et Vit Spilka à la clarinette/clarinette basse, ainsi que Pavel Hula à la direction, pour un SACD d’une parfaite cohérence artistique, stylistique et technique où transparait une ferveur communicative.
Jean-Jacques Millo Composed in 1912, Pierrot Lunaire Op.21 by Arnold Schoenberg is a work of which “the genre, which associated music and recited text and goes back to the trials of Georg Benda followed by Schubert, Schumann and Liszt, sought to explore the space between the song and theater, while avoiding traditional opera,” states Pierre-Emile Barbier in the brochure accompanying the recording. It was first performed in October 1912, at a time when Richard Strauss allowed the public to discover his opera Aridane auf Naxos. The Suite for Seven Instruments Op.29 was completed in 1926 and first performed the next year in Paris. And, as so well states Alain Poirier, “Although inspired by the musical past adapted to the new requirements of the composition, one should recall how much Schoenberg openly took a position against the ambient tendencies of “the return to,” qualified as “New classicism,” that he violently criticized in the preface to his Satires Op.28: “The works composed between 1923 and 1927 are marked by the caricature and irony that seem to be a constant since Pierrot Lunaire, even if the composer nonetheless took obvious pleasure in expressing himself in incontestably neo-classic frameworks.” Hats off to the soprano Alda Caiello, surrounded by the Prazak Quartet, with Jaromir Klepac on the piano, Vaclav Kunt on the flute, Milan Polak, Karel Dohnal, and Vit Spilka on the clarinet/bass clarinet, as well as to conductor Pavel Hula, for an SACD of perfect artistic, stylistic and technical coherence on which communicative fervor shines. Translation Lawrence Schulman |