Opus Haute Définition e-magazine

Franz Schreker

Irrelohe

Roman Sadnik. Ingeborg Greiner. Daniela Denschlag. Mark Morouse. Beethoven Orchester Bonn. Stefan Blunier (direction)

MDG 937 1687 6, Codaex Distribution

3 Super Audio CD hybrides stéréo/multicanal

Voici une initiative éditoriale à saluer d’emblée. En effet, l’opéra en trois actes de Franz Schreker « Irrelohe », créé en 1924, est une œuvre rarement enregistrée, et encore moins sur support SACD. Stefan Blunier et son orchestre de Bonn en offrent ici une lecture efficace et inspirée, même si parfois l’on eut aimé un peu plus de ferveur. L’œuvre est la quatrième composition lyrique de son auteur, après « Der Ferne Klang », « Die Gezeichneten » et « Der Schatzgraber ». « La dramaturgie de ses œuvres scéniques, souligne Ulrike Schumann, et l’élaboration musicale de ses personnages sont nourries des courants intellectuels et artistiques de l’époque et reflètent les nouvelles découvertes de la psychologie sur l’inconscient et les rêves ». Quant à l’idée créatrice, elle vint à l’esprit du compositeur alors qu’il voyageait en train : « Il n’y a pas très longtemps, je me trouvai dans le train qui va de Dresde à Nuremberg. Mes pensées – je venais d’achever la partition du « Schatzgraber » - étaient avidement à la recherche de nouveau sujets poétiques. Le train s’arrêta. Je crus entendre le contrôleur crier « Irrelohe ». Très distinctement. Je regardai dehors et pus déchiffrer le nom de la localité inscrit sur la façade de la gare : ce nom était bien irrelohe. Je compris tout de suite que ce nom, sur l’origine duquel je n’eus pas envie de me renseigner car elle était certainement des plus prosaïques, portait en lui le germe d’un poème. Et c’est le nom que porte l’opéra auquel je travaille actuellement. Le livret fut écrit en trois jours : « Irrelohe » - Les flammes de la démence ! ».

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
Visuel