Les Symphonies de Beethoven demeurent encore aujourd’hui un monument incontournable à la fois pour les créateurs et les interprètes. « La somme artistique qu’elles constituent n’a rien perdu de son poids ni de sa valeur, même si les modalités de la création contemporaine lui sont diamétralement opposées », écrivait Rémi Jacobs dans « La Symphonie » (Presse Universitaire de France, 1976). Philippe Herreweghe marque donc de son empreinte le corpus symphonique du maître de Bonn, et le résultat est pour le moins mitigé, même si d’évidence son approche séduit et parvient à donner à l’ensemble une cohérence certaine. Nous retiendrons donc, de manière générale, une interprétation ne négligeant pas la finesse et la clarté, sans tomber dans les excès brutaux baroquisants, ainsi qu’une approche somme toute classique mais manquant de poids voire d’ardeur. Sur support SACD cette intégrale est à placer aux côtés de la version Masur, chez le même label, même si la démarche interprétative est totalement différente. Avis aux amateurs…

Jean-Jacques Millo

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