Opus Haute Définition e-magazine

G. Verdi

Simon Boccanegra

Placido Domingo, Anja Harteros, Ferruccio Furlanetto, Fabio Sartori. Orchestre et choeur du Théâtre de la Scala. Daniel Barenboim (dir)

Arthaus Musik 101595, Intégral Distribution

DVD stéréo

Simon Boccanegra est un opéra en un prologue et trois actes d’après le livret de Francesco Maria Piave, lui-même tiré d’une pièce d’Antonio García Gutiérrez. L’œuvre fut créé le 12 mars 1857 au théâtre de la Fenice à Venise. Une seconde version, dont le livret a été repris par Arrigo Boito, a été créée à la Scala de Milan le 24 mars 1881. Cette histoire de la République de Gênes au XIVe siècle a une connotation politique. Gênes est déchirée par les luttes entre patriciens et plébéiens. Simon Boccanegra et son amante Maria font les frais de ces querelles : le père de Maria n’est autre que le doge de la ville, Fiesco qui a appris que sa fille a donné un enfant à Simon et a assignée sa fille à résidence. L’enfant a mystérieusement disparu alors que la servante est morte. A l’approche des élections, le plébéien Paolo propose à Simon de se présenter. Celui-ci accepte, voyant là son unique chance d’obtenir la main de Maria. Mais Maria meurt… Fiesco accuse Simon d’avoir causé la perte de sa fille, et lui déclare que seule la vue de sa petite fille pourrait les réconcilier. Et Simon Boccanegra est élu doge. Vingt-cinq ans passent et Simon règne sur Gênes. L’opéra est une critique acerbe des luttes intestines qui comme d’habitude se basent sur des banalités rarement entrevues plutôt que sur des grandes causes. Nous avons ici au pupitre dans cette représentation de 2010 Daniel Barenboim et dans le rôle-titre l’excellent Placido Domingo qui a tout de même perdu de sa superbe. Somme toute, le spectacle est réussi dans une version sombre de l’opéra, tout en tension. Certes, les décors sont assez beaux parfois et si tout n’est pas au point au niveau de la dramaturgie (le rôle féminin manque d’élan notamment Anja Harteros), Daniel Barenboim et Placido Domingo ont encore des réserves à défaut d’avoir leur talent d’antan. Une bonne surprise en ces temps de vaches maigres.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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