Michael Steinberg souligne avec pertinence que « lorsque Mahler rendit visite à Sibelius en 1907, les deux compositeurs parlèrent de « l’essence de la symphonie ». Mahler rejeta les principes de sévérité, de style et de logique de son collègue, affirmant qu’ « une symphonie doit être comme le monde. Elle doit tout embrasser. ». Douze ans plus tard, en travaillant à la Troisième Symphonie, il disait que « la qualifier de symphonie n’est pas vraiment juste, car elle ne suit pas la forme habituelle. Le terme « symphonie », pour moi, signifie créer un monde avec les moyens techniques disponibles ». Pour ce nouveau volet, le chef d’orchestre Manfred Honeck nous embarque, voire nous emporte dans une vision des plus fouillées de l’œuvre et le charme opère d’un bout à l’autre de la partition. La mezzo-soprano Michelle de Young se fond parfaitement dans cet univers retrouvé où des couleurs orchestrales nouvelles tapissent un discours musical enchanteur. Une très belle version.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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