Le célèbre Quintette à Cordes en ut majeur Op.163, D.956 pour deux violoncelles est un chef-d’œuvre absolu. « Œuvre grandiose et profonde en sa forme pleinement maîtrisée, si « orchestrale » qu’elle paraît ne plus appartenir au genre de la musique de chambre, le Quintette en ut majeur semble une quintessence du premier Romantisme musical. Il fut composé dans la foulée de la Symphonie « La Grande », dans la même tonalité, probablement dans le courant de l’été 1828 (achèvement au mois de septembre : le manuscrit s’en étant perdu, toute datation précise s’avère impossible) », (François-René Tranchefort – Fayard). Le mouvement de Quatuor N°12 en ut mineur D.703 date de 1820, année terrible pour le compositeur qui laissa nombre de partitions inachevées, comme ce mouvement de quatuor. Quelques années plus tard, Schubert écrira dans son journal : « Mes productions sont le fruit de mes connaissances musicales et de ma douleur ». Le Quatuor de Tokyo et David Watkins au second violoncelle, s’emparent du Quintette avec ferveur et rigueur à la fois. Leur discours musical semble fait d’un bloc où l’émotion diffuse est omniprésente sans être envahissante. Certes, nous ne serons pas bouleversés par une telle approche, mais nous pouvons être captivés et admiratifs d’un jeu sans débordement romantique hors de propos. A découvrir.
Jean-Jacques Millo |