Opus Haute Définition e-magazine

G. F. Haendel

Teseo

Jacek Laszczkowski, Maria Riccarda Wesseling, Sharon Rostorf-Zamir, Martin Wölfel . Lautten Compagney Berlin. Wolfgang Katschner (direction)

Arthaus Musik 100 708, Intégral Distribution

DVD stéréo / DTS

Haendel n'a pas de chance ce mois-ci après l'opéra Jules César. Voici Tésée donné en juin 2004 au Schlosstheater Neues Palais à Postdam. Troisième opéra du grand maître, Tésée fut achevé le 19 décembre 1712, et créé à Londres, au Queen's Theatre, le 10 janvier 1713. L'histoire est celle d'un duo de choc, Tésée et Médée et tout commence quand le premier décide de ne plus épouser Médée, d'où l'extrême ressentiment de celle-ci. Rivalités, jalousie, coups tordus parsèment l'oeuvre. Et quand on sait que Médée est aussi une magicienne, la situation ne va pas s'arranger.La réprésentation ici fait maigre. Tout d'abord les décors franchement laids comme le lit noir couvert de poils noirs, plantés sur une scène très petite. Les costumes, quant à eux, sont assez criards. Le sommet est atteint par le personnage de Médée interprété par Maria Riccarda Wesseling, lourdement maquillée, étrangement vêtue d'une robe qui la fait ressembler à une prostituée sado-maso. Je veux bien admettre que Médée soit un personnage jaloux et énorme, tout de même... Autre reproche, le côté désincarné de l'interprétation en général. Chanter juste, c'est bien mais jouer et donner du souffle aux situations, ça aide aussi. Et là, c'est tout à fait plombant dans la direction des chanteurs et des chanteuses. Ca s'arrange un peu tout de même avec les rivales de Médée, notamment Sharon Rostorf-Zamir en Agilea et Miriam Meyer en Clizia. Ca redescend nettement avec les trois contre-ténors, plus ridicules les uns que les autres, Jacek Laszczkowski en Tésée, Martin Wöfel en Egée, et enfin Thomas Diestler en Arcaner... Ce dernier d'ailleurs transforme en ratage tout ce qu'il entreprend au point que certaines scènes prennent des allures triviales et comiques tout à fait déplacées. Wolfgang Katschner à la direction d'un orchestre aux effectifs réduits fait ce qu'il peut et le son aigre qu'il tire de son ensemble n'est pas des plus agréables.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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