L’ultime symphonie de Schubert fut créée en 1839 seulement par Mendelssohn, plus d’une décennie après la disparition du compositeur viennois. Ce dernier « n’entendit jamais sa dernière symphonie, précise Michel Parouty. Les musiciens de la Gesellschaft der Musikfreunde, trouvant qu’elle dépassait leurs moyens, rendirent les armes. Grâce à Robert Schumann, elle fut exécutée le 21 mars 1839 par l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, Mendelssohn étant au pupitre ; mais dans une version abrégée. Que restait-il, alors, des divines longueurs qui enchantaient Schumann ? Répétons-le : cette œuvre monumentale, qui, selon certains commentateurs, annonce déjà Bruckner, et qui peut sans peine prendre place aux côtés de cet autre sommet qu’est la Neuvième de Beethoven, n’a de sens que si l’on en respecte l’architecture, - d’où l’obligation d’exécuter toutes les reprises. Condition sine qua non pour pénétrer le génie d’un compositeur de vingt-neuf ans ». A la tête du Royal Flemish Philharmonic, Philippe Herreweghe offre ici une vision « aérienne », rapide de la partition qui ne s’embarrasse guère d’un quelconque poids dramatique. C’est bien dommage car le message schubertien est ailleurs. Cependant les timbres et couleurs orchestrales sont au rendez-vous, parfaitement restitués par une prise de son des grands jours.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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