Œuvre fort connue de Stravinsky, The Rake’s Progress est une partition indéfinissable dont le compositeur dirigea lui-même la création à la Fenice de Venise, le 11 septembre 1951. Inspiré par une série de tableaux de William Hogarth (« La Carrière d’un libertin »), le livret est de Wystan Hugh Auden et Chester Kallmann. Etrange et si troublant opéra entre tradition et modernité qui conte l’histoire d’un libertin Tom Rakewell. Celui-ci est aimé de Anne Truelove mais comme il n’a pas d’argent et est plutôt fainéant, le père d’Anne refuse de lui accorder sa main. Un beau jour, un homme Nick Shadow, véritable Méphitophélès et alter ego de Tom, apprend à ce dernier qu’il est riche et lui propose ses services. Et voilà Tom embarqué à Londres, dilapidant son argent dans les bordels. Bientôt, le voilà pauvre après avoir poursuivi chimères et illusions. Il mourra fou malgré l’amour d’Anne qui n’a cessé de le chercher. Cette production qui date de 1975 réactualise David Hockney comme décorateur et John Cox comme metteur en scène. Si l’on pouvait avoir peur des décors et des costumes de David Hockney (peintre célèbre), ceux-ci jouent à la fois d’un trait léger et drolatique sans être vulgaire même si on est loin des gravures et des peintures de William Hogarth. (1735) dont l’œuvre s’inspire. Miah Persson possède une belle voix de soprano et le ténor de Topi Lehtipuu est plutôt en retrait. Si la direction de Vladimir Jurowski est excellente, cette production remis au goût du jour n’est sans doute pas la meilleure version en DVD mais elle a des atouts majeurs.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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