Premier ballet représenté au Palais Garnier le 14 juin 1876, Sylvia est aussi une musique composée par Léo Delibes. L'histoire est d'inspiration mythologique puisqu'elle se passe dans les bois sacrés de Diane. Le berger Aminta espère entrevoir Sylvia, la nymphe de Diane ; Diane surprend les amants et se souvient du bel Endymion, voué à un éternel sommeil. Toute la suite évoque la libération de Diane et son éveil à sa sensualité de femme (grâce à Orion)... Hélas, encore une fois les décors minimalistes et modernes de Yannis Kokkos sont hideux au possible comme par exemple ces danseurs avec leur salopette et leur casquette à l'envers comme les rappeurs ou d'autres en queue de pie mais torse nu... À force, on a la fâcheuse impression que décorateurs, metteurs en scène, costumiers etc. se sentent obligés de faire “voyant” ou moderne histoire de bien montrer qu'ils sont de leur temps et qu'ils dépoussièrent frénétiquement l'oeuvre au maximum, au cas où on les traiterait de ringard. C'est en fait le nouvel académisme déguisé. La chorégraphie de John Neumeier est dans le même décalage modernisant fait de brisures et de déséquilibres, de figures alambiquées au possible au point que cela fait pose. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?, ce qui donne au spectacle un hiatus constant entre l'histoire et la chorégraphie. On se demande même si l'on est bien dans un histoire mythologique au final. Comme pour les décors, ça jure avec une telle partition de surcroît. Fatiguant ! Au final, c'est l'orchestre de l’Opéra National de Paris dirigé par Paul Connely qui s'en sort le mieux avec une belle plastique sonore, fine et délicate. Reste Aurélie Dupont en Sylvia, Manuel Legris en Aminta, Marie-Agnès Gillot en Diane, et Nicolas Le Riche en Orion / Amour qui dansent tous remarquablement bien mais ce qu'on leur demande de faire comme acrobaties conceptuelles rend tout cela froid et même glacial le plus souvent. Heureusement, il y a parfois de belles figures comme dans le Pas de deux (plage 27) (ce sont les moins cérébrales) mais c'est très rare. Vraiment dommage pour ce qu'on appelle la danse, un des arts les plus sensuels et les plus érotiques qui soient. Un comble même. Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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