Autre ballet après Pierre et le loup et auparavant Pinocchio. Effectivement personne n’avait eu l’idée d’adapter cet extraordinaire livre de Lewis Carroll. Le cinéma oui. L’opéra ou le ballet non. C’est désormais fait par John Talbot dans une chorégraphie de Christopher Wheeldon. Le problème est que l’on a déjà du mal à croire à cette Alice adulte alors que l’œuvre originale fait référence à une petite fille (Lewis Carroll serait accusé de pédophilie de nos jours). Cet Alice est trop propre sur elle et les décors sont trop soignés avec ce côté léché antinomique avec l’œuvre originelle. Il manque singulièrement du trouble et du bizarre dans ce côté. Et l’on a plus l’impression qu’il a été revu et corrigé par Hollywood. Ou si l’on préfère qu’il soit plus du côté du design que de la création… Pour tout dire même, il n’y a plus de ballet parfois car Alice, rapetissée, est coincée. Et ne bouge plus. La musique ressemble à du John Adams, lisse, agréable, sans aspérité particulière. On est franchement déçu. Certes on est loin de l’univers surréaliste du cinéaste tchèque Jan Svankmajer et peut-être que l’œuvre de Carroll était inadaptable au fond.

Yannick Rolandeau

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