Opus Haute Définition e-magazine

M. Moussorgski

Boris Godounov

Orlin Anastassov, Alessandra Marianelli, Pavel Zubov, Ian Storey. Vladimir Vaneev, Peter Bronder, Orchestra of the Teatro Regio, Torino Gianandrea Noseda (dir)

Opus Arte OABD70870, Codaex Distribution

Blu-ray disc. Dolby TrueHD. DTS

Le livret retrace l'époque (1598-1605) de l'histoire russe au moment où le tsar Boris Goudounov est au sommet de sa gloire mais où aussi une histoire de meurtre vient le hanter. Il s'agit de l'assassinat de Dimitri, fils du dernier mariage d'Ivan le Terrible que Boris aurait fait décapiter à l'âge de neuf ans. Vaste sujet donc que celui du pouvoir... La musique est écrite dans un style russe qui reflète la connaissance qu'avait le compositeur de la musique populaire russe et qui rejette volontairement l'influence de l'opéra allemand et italien. Pouchkine a basé sa pièce sur le personnage historique de Boris Godounov et s'est inspiré de Macbeth de Shakespeare. Dans la pièce (qui n'est pas fidèle à l'Histoire) Boris devient tsar après avoir fait assassiner l'enfant Dmitri, l'héritier légitime. Bien que Boris gouverne humainement, le pays sombre dans le chaos et la pauvreté. Un jeune moine vagabond, Grigori, se fait passer pour Dmitri et réussit à épouser Marina, une femme noble originaire de Pologne qui déguise sa volonté de puissance en amour passionné. Après avoir convaincu le roi de Pologne de sa légitimité, le faux Dmitri convainc les Polonais d'envahir la Russie. Boris, plein de culpabilité et de remords et hanté par des hallucinations, sombre dans la folie et meurt en implorant la grâce divine. La présente version de Boris Godounov est basée sur la partition datant de 1869. Elle est le fruit du travail de refonte du metteur en scène Andrei Konchalowsky et du chef d'orchestre qui la dirige, Gianandrea Noseda, et propose deux grandes parties en huit tableaux. Une dernière précision d'importance : l'Acte polonais de la version révisée de 1872 ne figure pas dans cet enregistrement. La figure dominante est le rôle-titre dans lequel Orlin Anastassov convainc sans peine. D'une carrure imposante sort une voix tonnante sans être tonitruante. Les deux figures importantes de l'opéra sont représentées par les ténors Peter Bronder en Chouisky et Evgeny Akimov en Innocent. Des rares et brefs rôles féminins, nous retiendrons la mezzo soprano Nadezhda Serdjuk. La mise en scène d'Andrei Konchalovsky donne beaucoup dans la sobriété, tout comme les décors. Les lieux sont simplement évoqués : un écritoire dans la cellule, un tapis pour une scène d'intérieur…. Voilà un opéra dont la mise en scène et l’interprétation sont réussis. Rare pour être noté.

Yannick Rolandeau

The book retraces the period (1598-1605) of Russian history when the Tsar Boris Godunov is at the peak of his glory, but also of the history of murder that haunts him. That is, the assassination of Dmitri, son from the last marriage by Ivan the Terrible whom Boris beheaded at the age of nine. Here thus is a vast subject: power… This music has been written in a Russian style which reflects the composer’s knowledge of Russian popular music, and which voluntarily rejects the influence of German and Italian opera. Pushkin based his play on the historic character of Boris Godunov and was inspired by Shakespeare’s Macbeth. In the play (which is not true to history), Boris becomes tsar after having had the enfant Dmitri, the legitimate heir, assassinated. Although Boris governs humanely, the country is falling into chaos and poverty. A young vagabond monk, Grigori, passes for Dmitri and succeeds in marrying Marina, a noble woman originating from Poland, and disguises his desire for power in passionate love. After having convinced the King of Poland of his legitimacy, the false Dmitri convinces the Poles to invade Russia. Boris, full of guilt and remorse, and haunted by hallucinations, becomes mad and dies while imploring divine grace. The present version of Boris Godunov is based on the score dating from 1869. It is the fruit of the rewriting of director Andrei Konchalowsky and of the conductor, Gianandrea Noseda, and proposes two acts in eight scenes. A final important precision: the Polish act of the revised version from 1872 is not included in this recording. The dominant figure is the title role in which Orlin Anastassov easily convinces us. From his imposing figure comes a voice that isn’t overbearing. The two important figures of the opera are played by the tenors Peter Bronder as Chouisky and Evgeny Akimov as Innocent. Of the rare and brief feminine roles, there is the mezzo-soprano Nadezhda Serdjuk. Andrei Konchalovsky’s direction goes more towards sobriety, as do the sets. Places are simply evoked: a writing case in a cell, a carpet for an interior scene… Here is an opera whose direction and interpretation work. This is rare and noteworthy.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
Visuel