Tony Palmer réalise ici un film fleuve de presque huit heures ( !) avec des acteurs d’une renommée internationale : Richrad Burton, Vanessa Redgrave, Sir John Gielgud, Sir Lawrence Olivier. Rien que cela. Le directeur de la photographie est l’illustre Vittorio Storaro (Le dernier tango à Paris, Apocalypse now, 1900, La Luna). Les orchestres sont l’orchestre philharmonique de Londres, l’orchestre philharmonique de Vienne et l’orchestre philharmonique de Budapest, le tout dirigé par Sir Georg Solti. Voilà pour le cadre. Bref, du beau monde pour un film hors normes. Tony Palmer a comme cela des coups d’éclat. Et là un budget pharaonique avec des centaines de figurants. Et il s’en sort plutôt bien. Bien sûr le film n’est pas parfait, notamment par le côté didactique. Parfois, une voix off s’adresse à nous pour nous conter quelques péripéties, comme si on nous lisait une biographie. Le film délaisse l’aspect musical pour le contexte politico-sentimental : la vie bohème de Wagner lui donna de multiples costumes : révolutionnaire, fugitif traqué par la police, homme à femmes, confident du roi Louis II de Bavière, critique musical, intellectuel en proie aux errements idéologiques de son époque. Parfois grandiloquent et parfois surprenant, ce Wagner aurait mérité avec une telle distribution (le rôle va comme un gant à Richard Burton) de donner plus de perspective à l’univers musical et à la personnalité intérieure de Wagner. Là, on reste un peu trop en surface.

Yannick Rolandeau

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