Venant de la musique électronique, le compositeur Anders Hillborg, né en 1954, revint à la musique orchestrale dans le courant des années 80. Aujourd’hui, le corpus de ses œuvres pour orchestre nous révèle un artiste d’une inventivité originale n’oubliant pas les maîtres de ses années d’apprentissage (Ligeti, Reich, Xenakis, Feldman, Stravinsky). Ainsi, nous pouvons apprécier « King Tide » datant de 1999, « Exquisite Corpse » de 2002, « Dreaming River » de 1998 et la pièce maîtresse de l’enregistrement « Eleven Gates » datant de 2005-2006. Trois chefs d’orchestre se partagent la direction de ces quatre partitions dont le morceau de choix revient à Esa-Pekka Salonen. La musique d’Anders Hillborg est à la fois brillante, envoutante et énigmatique, voire triviale parfois, sans sombrer dans un hermétisme déplacé, dont nombre de compositions contemporaines nous gratifie sans ménagement aucun. Au contraire de cela, au fil des œuvres abordées, le discours musical enchante pleinement. A l’instar d’un John Adams, Anders Hillborg sait retrouver le rythme, essentiel et déterminant pour émouvoir plus que pour séduire. A n’en pas douter, voici un des meilleurs SACD de cette rentrée 2011.

Jean-Jacques Millo

Coming from the world of electronic music, the composer Anders Hillborg, born in 1954, came back to orchestral music during the 1980s. Today, the body of his works for orchestra reveals an artist of original inventiveness who has not forgotten the masters of his early years (Ligeti, Reich, Xenakis, Feldman, Stravinsky). Thus, we can appreciate “King Tide” dating from 1999, “Exquisite Corpse” from 2002, “Dreaming River” from 1998, and the masterpiece of the recording, “Eleven Gates,” dating from 2005-2006. Three conductors share the direction of these four scores, although the main piece goes to Esa-Pekka Salonen. The music of Anders Hillborg is brilliant, bewitching, and enigmatic all at the same time, even trivial sometimes, without falling into misplaced hermetism, with which many contemporary composers shower us mercilessly. Like John Adams, Anders Hillborg knows how to find the rhythm, essential and determinant, in order to move rather than seduce us. Without a doubt, this is one of the best SACDs of 2011.

Translation Lawrence Schulman

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