Si l’éditeur ne daigne même pas nommer l’orchestre (I Musici), ni même l’année de captation (1984) sur la place saint Marc à Venise, nous l’apprenons par le générique de fin. Si l’image est archi pixellisée et presque peu regardable, le ballet de Roland Petit est beau dans son ensemble avec des danseurs et danseuses qui exécutent des prodiges pour nos yeux. Belle création avec de splendides figures d’autant que Roland Petit est mort récemment le 10 juillet à Genève à l'âge de 87 ans. Grande figure de la chorégraphie française et créateur de plus d'une centaine de ballets, il était né en 1924 à Villemomble (Seine Saint-Denis) d'une mère italienne et d'un père cafetier aux Halles, il avait débuté à 10 ans à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris. Au cours de sa carrière, il est passé par les Ballets des Champs-Elysées (1945), les Ballets de Marseille (1972-1998), Hollywood où il a collaboré avec des grandes compagnies de danse classique, et par le Casino de Paris où il invente en 1961 un spectacle autour de Zizi Jeanmaire, sa femme et sa muse. Membre en 1945 des "Ballets des Champs-Elysées", il crée "Les Forains", puis "Le Jeune homme et la mort" avec Babilée. En 1948, il fonde les "Ballets de Paris" et crée "Les Demoiselles de la nuit" pour Margot Fonteyn. Nommé en 1970 directeur de la danse à l'Opéra de Paris, il renonce à sa charge et monte de grands spectacles au Casino de Paris ("La Revue", "Zizi je t'aime"). Avec "Les ballets de Marseille", Roland Petit crée des oeuvres magistrales ("Pink-Floyd ballet", "Le Chat botté", "La Dame de pique", "Ma Pavlova", "Le Guépard", "Le Lac des cygnes et des maléfices"). Après Marseille, il crée de nouveaux ballets ("Clavigo"). Grand prix national des Arts et des Lettres (1979), officier de la Légion d'honneur, le chorégraphe a publié "J'ai dansé sur les flots" (1993) et "Temps liés avec Noureev" (1998). Un DVD à la qualité plus que moyenne mais splendidement dansé.

Yannick Rolandeau

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