Voici réunis trois des cinq Concertos pour piano et orchestre de Prokofiev. Le Concerto N°1 en ré bémol majeur Op.10, le Concerto N°2 en sol mineur Op.16 et le Concerto N°4 en si bémol majeur Op.53 « pour la main gauche ». Ces Concertos « comptent parmi les meilleurs écrits au XXe siècle, précise André Lischke. Pianiste virtuose lui-même, le compositeur russe a considérablement rénové la technique et l’esthétique de l’instrument. Comme Bartók, il en tire fréquemment des effets de percussion, sans préjudice d’une invention mélodique sur laquelle il fonde, ici comme ailleurs, l’essentiel de son thématisme ». Hélas, le jeu du pianiste Alexander Gavrylyuk et la direction d’orchestre de Vladimir Ashkenazy ne parviennent guère à rendre justice à ces partitions remarquables. Tout semble survolé, sans la moindre profondeur d’un discours musical pourtant des plus riches. Malgré une prise de son toujours aussi éblouissante chez le label Triton, ce SACD, stéréo uniquement, ne peut rivaliser avec les versions CD présentent au catalogue des œuvres évoquées, comme notamment celle parue jadis chez Decca avec André Prévin et un certain Vladimir Ashkenazy au piano.

Jean-Jacques Millo

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