On ne présente plus les Concertos pour piano de Chopin. Et cette nouvelle parution sortant des sentiers battus, offrant la possibilité d’entendre les œuvres en question dans l’arrangement pour Quintette à cordes, donne l’occasion à Elisabeth Deckers de préciser, dans son texte introductif à l’enregistrement, que : « Au début du 19ème siècle, il était courant de jouer les œuvres dans la distribution dont on disposait. Pour Chopin, qui cessa très vite de se produire dans de grandes salles de concert, où un orchestre pouvait trouver place, pour jouer uniquement dans des salons, le fait de jouer ses concertos accompagné par un quatuor ou un quintette à cordes allait dès le départ de soi. Et son premier concert public à la Salle Pleyel, en 1832, fut donné avec un ensemble uniquement composé de cordes. Ce n’est que grâce au succès retentissant remporté à cette occasion qu’il put engager un orchestre pour la seconde représentation. Au fil du temps, cette négligence dont il faisait preuve à l’égard des questions touchant à l’accompagnement incita toute une série de compositeurs, et même de pianistes, à réaliser leurs propres orchestrations ». Gianluca Luisi au piano et l’Ensemble Concertant de Francfort laisse ici une interprétation inspirée dans laquelle, hélas, l’émotion demeure absente.

Jean-Jacques Millo

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