Quatrième opéra de Wagner, Le Vaisseau fantôme marque une transition entre le style dominant de l'opéra de la première moitié du XIXe siècle et la révolution formelle à laquelle aspirait le compositeur. L’histoire est connue : pris dans une tempête, le vaisseau norvégien de Daland est obligé de mouiller dans une baie de la côte norvégienne loin de son village, alors que Daland se voyait déjà retourner auprès de sa fille Senta. Laissant son pilote veiller, Daland va se reposer. Le vaisseau maudit du Hollandais arrive, et celui-ci se désespère de son sort qui l'oblige à errer sans cesse sur les océans pour l'éternité, à moins qu'une femme ne soit capable de l'aimer de manière absolue, jusque dans la mort... Mis en scène par Martin Kusej, le metteur en scène de plusieurs opéras comme celui de Chostakovitch, Lady Macbeth de Mtsensk, prisant fort les bâtiments en verre, cette représentation a été enregistrée en 2010 et est totalement délirante. On a l’impression au tout début de se retrouver un jour de mauvais temps devant un grand magasin au début des soldes. Toute la suite va être de surenchérir à cette première image : femme à moitié dénudée, chanteurs portant des lunettes de soleil, piscine véritable etc… j’en passe et bien d’autres, le spectacle n’est pas Wagner et sa musique mais la mise en scène débridée de Martin Kusej et les décors de bazar de Martin Zehetgruber. A oublier.

Yannick Rolandeau

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