Voici réunis ici deux des plus beaux Requiem de l’histoire du genre. Datant de 1947, l’œuvre de Maurice Duruflé est avant tout basée sur le plain-chant. Il précisa lui-même : « Ce Requiem est entièrement composé sur les thèmes religieux de la Messe des morts. Tantôt le texte a été respecté intégralement, tantôt je m’en suis simplement inspiré ou même complètement éloigné. D’une façon générale, j’ai surtout cherché à me pénétrer du style particulier des thèmes grégoriens. Ainsi me suis-je efforcé de concilier, dans la mesure du possible, la rythmique grégorienne telle qu’elle a été fixée par les Bénédictins de Solesmes, avec les exigences de la mesure moderne. Quant à la forme même de chacune des pièces de ce Requiem, elle s’inspire de la forme même proposée par la liturgie. L’orgue n’a qu’un rôle épisodique. Il représente l’idée de l’apaisement, de la foi et de l’espérance ». Le Requiem de Gabriel Fauré, dont la composition s’étala sur quatre années, prend également le plain-chant comme source d’inspiration. Il est d’ailleurs frappant de constater une plénitude commune similaire aux deux compositions. Dirigeant un Chœur de la Radio Suédoise de grande tenue, Fredrik Malmberg donne une vision automnale de ces œuvres où la profondeur est omniprésente. Aidés par des chanteurs solistes aux qualités vocales évidentes, il parvient à un équilibre harmonique parfait entre le Chœur et l’orgue. Néanmoins, il faut le souligner, ce dernier n’est guère convaincant en remplacement de l’orchestre du Requiem de Fauré. Un Super Audio CD tout de même magnifique à la prise de son fine et aérée.

Jean-Jacques Millo