Décidément, Renée Fleming est à l’honneur ce mois-ci comme on le constate. Tout le monde ou presque connaît l’histoire de cette femme qui découvre l’amour alors qu’elle s’étourdissait dans les vains plaisirs. Adapté d'après le roman d'Alexandre Dumas fils (et de la fameuse courtisane Marie Duplessis qui ne laissa pas indifférent Liszt et Alexandre Dumas qui l’eurent pour maîtresse), La dame aux camélias, entre une femme frivole et tuberculeuse, se perdant dans les fêtes, et un homme qui lui oppose le sérieux de son amour. Cette production n'est pas nouvelle et la mise en scène sans grand intérêt, sorte de Franco Zeffirelli. Or, malgré une direction d’orchestre assez vive d’Antonio Pappano, cette interprétation déçoit quelque peu par rapport à ce que l’on connaît. Non seulement les décors malgré une certaine beauté restent assez fades et lourds mais on a bien du mal à croire à Renée Fleming dans le rôle de Violetta. Ce n’est pas très crédible non seulement en regard de l’âge mais de l’interprétation. Renée Fleming n’a rien d’une jeune fille poitrinaire et si la voix est belle certes, elle larmoie souvent ce qui rend le tout factice. C’est assez glacé comme le papier d’un beau magazine. Hampson, quant à lui, n'a rien d’un italien. Le tout manque de passion et ne nous serre pas beaucoup la gorge. Tout est trop glacé alors que sans tomber dans le pathos, on devrait être plus ému que cela. A voir seulement pour les passionnés de Renée Fleming. Pour les autres…

Yannick Rolandeau

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