Voici réunies les Polonaises de Frédéric Chopin sous les doigts inspirés de la pianiste Caroline Sageman. Rare au disque, cette dernière propose ici les opus 40 et 26, la Polonaise Héroïque Op.53, Andante Spaniato Op.22, la Grande Polonaise Brillante ainsi que la Polonaise-Fantaisie Op.61. « Forme première de la création de Chopin, souligne Adélaïde de Place, la Polonaise couvre à peu près toute sa carrière, entre 1817, époque de la publication à Varsovie d’une Polonaise en sol mineur, et 1846, année de la composition de la Polonaise-Fantaisie Op.61. Tour à tour tragiques, sombres ou lumineuses, les Polonaises de Chopin traduisent la résistance désespéré d’un peuple agressé et menacé ». Caroline Sageman s’empare de cette musique avec une puissance narrative qui n’appartient qu’à elle. Le style qu’elle y imprime en est véritablement un, contrairement à nombre de pianistes d’aujourd’hui dont le jeu standardisé rompu à la seule virtuosité ne peut faire illusion très longtemps. C’est donc avec un réel bonheur que ces pages célèbres reviennent à notre oreille dans un discours musical où l’expressivité trouve ses lettres de noblesses. Un SACD Chopin indispensable, dans une prise de son en pur DSD exemplaire.

Jean-Jacques Millo

Here together are Frédéric Chopin’s Polonaises under the inspired fingers of the pianist Caroline Sageman. Her discography sparse, Sageman here proposes the opus 40 and 26, the Heroic Polonaise Op.53, Andante Spaniato Op.22, the Grande Polonaise Brillante, as well as the Polonaise Fantasie Op.61. “A primal form in Chopin’s creation,” remarks Adélaïde de Place, “the Polonaise covers almost all of Chopin’s career, between 1817, with the publication in Warsaw of a Polonaise in G minor, and 1846, year of the composition of the Polonaise Fantasie Op.61. Alternately tragic, somber or luminous, the Polonaises by Chopin translate the desperate resistance of a people that have been aggressed and threatened.” Caroline Sageman takes hold of this music with a narrative power that is hers alone. The style she imposes on it is real, contrary to numerous pianists today whose standardized playing, beholden to virtuosity, doesn’t hold up in the long. It is thus with pleasure that these famous pages be once again be heard in a musical discourse wherein expressivity encounters nobility. Here is a Chopin SACD that is a must-have, in a pure DSD sound recording that is exemplary.

Translation Lawrence Schulman

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