Avec pertinence et justesse, Jean Gallois soulignait dans sa biographie du compositeur autrichien : « Comme Brahms et Franck, Bruckner fait figure d’ « évolutionnaire » de la symphonie qu’il consolide par son apport personnel, refusant, au même titre que les deux autres musiciens, de se laisser séduire par la complaisance du timbre, par la musique à programme, littéraire et par là même seulement impressionniste. Sa volonté de dominer et structurer la matière sonore l’amène alors à échafauder d’amples constructions où les plans se répondent en sortant les uns des autres : ici transparait cet art baroque que Bruckner a contemplé tout jeune à Saint-Florian et dont le dessin en volutes attire et conduit l’œil en d’infinies lignes de fuite soumises à un centre rayonnant ». Poursuivant son intégrale des symphonies du ménestrel de Dieu, Marek Janowski nous livre ici une huitième de grande tenue avec un équilibre des pupitres souverain, laissant le discours musical s’épanouir et chanter comme il se doit.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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