Ce film des leçons particulières est cette fois-ci consacré à René Jacobs, célèbre chef d’orchestre et chanteur, qui a étudié la philologie à l'université de Gand tout en suivant des cours de chant chez le ténor Louis Devos et le contre-ténor Alfred Deller. C’est dire le haut niveau du bonhomme. Sa technique de chant mixe sa voix de ténor naturelle et son registre de tête d'alto. Il a interprété à l'opéra des rôles comme l'Orphée de Gluck ou Admeto de Haendel. En 1977, il créa l’ensemble Concerto Vocale avec lequel il enregistre de nombreux disques. En 2004, il obtint le Cannes Classical Award pour Rinaldo de Georg Friedrich Haendel et plusieurs distinctions dans des revues spécialisées (les revue Gramophone, Diapason et Le Monde de la musique). Le talent de ce chef d’orchestre n’est plus à prouver et l’on retrouve comme pour Hermann Baumann de longs moments où René Jacobs fait répéter de jeunes chanteurs ou chanteuses. Cette émission est encore une fois très technique et montre la difficulté et l’ardeur hallucinante du travail d’interprétation en musique classique. Certains pourront trouver un tel film sec ou austère, hélas dans une époque qui ne cesse de tout rendre « light » (pour reprendre un anglicisme fort significatif). Rien de sec ou d’austère mais au contraire de tout à fait profond. On sent ici l’amour du travail bien fait (et d’orfèvre), la passion et la sueur qu’il faut dépenser pour parvenir à une interprétation d’exception.
Yannick Rolandeau This film of special lessons is this time devoted to René Jacobs, the famous conductor and singer, who studied philology at the University of Gand while following the singing courses of the tenor Louis Devos and the counter-tenor Alfred Deller. Better company one could not keep. His singing technique mixes his natural tenor voice and his alto head voice. Among the operas he has interpreted are the roles of Orpheus by Gluck or Admeto by Haendel. In 1977, he created the ensemble Concerto Vocale, with which he has recorded numerous discs. In 2004, he obtained the Cannes Classical Award for Rinaldo by Georg Friedrich Haendel and several distinctions in specialized reviews (Gramophone, Diapason, and Le Monde de la Musique). This conductor’s talent is irreproachable, and like Hermann Baumann one witnesses long moments where René Jacobs rehearses young male and female singers. This voice, let it not be forgotten, is very technical and shows the difficulty and hallucinating ardor of the work of interpreting classical music. Some might find such a film dry or austere, whereas in our (unfortunate) era all is “light.” Nothing here is dry or austere. On the contrary, all is profound. One can feel here the love of a job well done (and of expertise), and the passion and sweat one must go through in order to accomplish an exceptional interpretation. Translation Lawrence Schulman |