Opus Haute Définition e-magazine

Les leçons particulières

Scott Ross

Jacques Renard (réalisation)

Harmonia Mundi HMD 9909031, Harmonia Mundi Distribution

DVD stéréo

Autre documentaire des leçons particulières consacré cette fois-ci à Scott Ross. Né dans une famille américaine, Scott Ross apprend le piano et l'orgue dès l'âge de six ans. Sa mère décide de s'installer en France en 1964 et il y rencontre Pierre Cochereau qui l'encourage à s'inscrire au conservatoire de Nice. Scott Ross choisit le clavecin et suit l'enseignement de Huguette Grémy-Chauliac. En 1967, il entre à l'Académie d'orgue de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume dans la classe de Michel Chapuis. Il se présente au concours de Bruges en 1968 et s'inscrit en 1969 au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Il obtient le premier prix du Concours de Bruges en 1971. En 1973, Scott Ross est chargé de cours à l'École de Musique de l'Université Laval de Québec. Parallèlement, il mène une carrière internationale de concertiste et d'enregistrements discographiques et se fait surtout connaitre en enregistrant les 555 sonates de Domenico Scarlatti en 1985. Il s'était établi en France à Assas dans le département de l'Hérault. Scott Ross s’exprime d’une façon claire et limpide et cette fois-ci, il parle plus à la caméra. Intéressant et curieux personnage qui n’hésite pas à dire que « jouer baroque » est une aberration (quel sacrilège !) car on ne pourra jamais retrouver le son original non des instruments mais de la façon exacte de jouer avec l’esprit de l’époque. Dès lors « faire baroque » est un anachronisme qui prétend se faire passer pour un naturalisme. On pourrait ajouter que puisque l’on a joué de cette façon à une époque précise, on se demande pourquoi on devrait rejouer de cette façon à une autre époque au lieu de jouer normalement ! Ou encore que Glenn Gould est franchement mauvais et maniérée ! Voire même que les instruments baroques parfois sont désagréables à écouter. Outre la qualité exceptionnelle du jeu de Scott Ross, on apprécie le franc parler de l’interprète qui exprime (que l’on soit d’accord ou non) une véritable pensée. C’est plutôt rare.

Yannick Rolandeau

Here is another documentary of the special lessons this time devoted to Scott Ross. Born to an American family, Scott Ross learned the piano and the organ starting from the age of six. His mother decided to move to France in 1964, and he then met Pierre Cochereau, who encouraged him to enroll in the Nice conservatory. Scott Ross chose the keyboard and took courses from Huguette Grémy-Chauliac. In 1967, he entered the organ Academy of Saint-Maximin-la-Sainte-Baume in Michel Chapuis’ class. He was a candidate at the Bruges competition in 1968, and enrolled in the Conservatoire national supérieur de musique et de danse in Paris in 1969. He obtained the first prize in the Bruges competition of 1971. In 1973, Scott Ross became head of courses at the École de Musique de l’Université Laval in Quebec. At the same time, he made an international career as a concert and recording performer, and most notably became known in 1985 for his recording of Dominico Scarlatti’s 555 sonatas. He settled in Assas, France in the Hérault department. Scott Ross expresses himself clearly, limpidly, and in the documentary under discussion, directly to the camera. He is an interesting and curious character who doesn’t hesitate to state that “playing Baroque” is an aberration (what a sacrilege!). He says that one can never know the original sound - not of the instruments but of the exact way of playing in the spirit of Baroque. That said, “playing Baroque” is an anachronism which has the pretense of passing for naturalism. One might ask since one played this way in one period, why play that way again in another, instead of playing normally? Or that Glenn Gould is frankly awful and mannered! Even that Baroque instruments are sometimes unpleasant to listen to. Besides the exceptional quality of Scott Ross’ playing, one appreciates the frankness of the interpreter, who expresses (whether one agrees with him or not) a real train of thought. Which is rather rare.

Translation Lawrence Schulman

Visuel