Cela ne doit pas être facile de faire simple et sobre avec un opéra de Verdi. Sans être monumentale, cette représentation en 2004 au théâtre munipale de Piacenza n'en est pas moins lourde et appuyée, notamment au niveau des décors et surtout des costumes (la coiffe ridicule de Nabucco en forme de soufflé avec deux figures de lion sur le côté !) et du maquillage (le visage tout jaune d'Abigaille !). Ca fatigue les yeux à la longue et ce n'est pas très heureux. A cela s'ajoute que l'interprétation est souvent poussive. L'interprétation de Nabucco par Ambrogio Maestri est plus que limite et celle de Ismaele par Nazzareno Antinori est franchement pénible, tellement ce dernier a du mal à élever la voix sans défaillir. Paata Burchuladze en Zaccaria est chevrotant au possible. Toutefois, les rôles féminins sont meilleurs notamment Andrea Gruber en Abigaille, et la belle Nino Surguladze avec sa bouche de vamp en Fenena s'en sortent honorablement. Le chef d'orchestre Daniel Oren, lui, s'agite comme un beau diable en faisant de grands moulinets avec ses bras comme pour réveiller ses musiciens qui semblent sortir d'un très bon repas tellement la pâte sonore est molle et assez lourde pour tout dire.

Yannick Rolandeau

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