Opus Haute Définition e-magazine

S. Rachmaninoff / Rimsky-Korsakov

Aleko / Kashchey the immortal

Evgeny Nesterenko, Konstantin Pluzhnikov. Moscow State Symphony Orchestra. Dimitri Kitayenko (dir) / Dmitri Shostakovich Symphony Orchestra Leningrad. Oleg Yeryshev (dir)

VAI 4527, Codaex Distribution

DVD stéréo

Pour l’examen final du Conservatoire, Rachmaninov devait composer un opéra en un acte sur un poème de Pouchkine, Les Tziganes. Ce fut donc Aleko, écrit en dix-sept jours. Le jury fut unanime mais le compositeur rejeta son œuvre plus tard. Testament trahi dirait Kundera que de ressortir une œuvre bannie par son auteur. Nonobstant, Rachmaninov obtint la médaille d’or du Conservatoire. L’histoire est celle d’un jeune homme, Aleko, qui veut trouver le salut en partageant la vie d’une communauté de bohémiens et celle de la belle Zemfira. Mais, poussé à bout par les infidélités de la belle dame, il la poignarde et est répudié par la communauté. Treize numéros composent la partition d'Aleko et si l’œuvre est un peu faible, la musique rappelle celle de Tchaïkovski. Les Tziganes séduisent (écouter aussi Journal d’un disparu de Janacek). Le problème ici est qu’à l’image ce ne sont pas les personnages qui chantent mais des doublures. On a des images de Tziganes qui murmurent des paroles auxquelles on a collé les voix des chanteurs (comme l’indique la jaquette). On ne voit pas les personnages chanter tout le temps. Tout cela paraît fort factice et terne. Procédé qui permet d’éditer un DVD d’œuvres méconnues. Kashchey l'immortel est quant à lui un opéra en trois tableaux composé en 1901 et 1902 et créé le 25 décembre 1902. Peu connu, Kashchey l'impérissable est basé sur un conte de fée russe sur le sujet de Koschei l'impérissable, vieux magicien, mauvais et laid, qui a menacé de jeunes femmes. Un conte de fées semblable a été également employé par Igor Stravinsky et Vaslav Nijinsky pour créer le ballet L’Oiseau de feu. L'opéra a été composé en 1901-1902 et la première a eu lieu le 25 décembre 1902 au Théâtre de Solodovnikov à Moscou. Même problème que dans l’œuvre précédente mais c’est plus cohérent et plus réussi ici. En soi, les versions sont honorables (surtout la seconde) et dans les deux cas nous sommes dans une version naturaliste (décors naturels) des deux oeuvres ce qui tue l’aspect théâtral indispensable de l’opéra. Sans être une version d’excellence, ce DVD permet une bonne découverte de deux opéras peu connus.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
Visuel