Opus Haute Définition e-magazine

Franck. Debussy. Demus.

Sonates pour Violon et Piano

Thomas Albertus Irnberger (violon). Jörg Demus (piano)

Gramola 98895, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Inspiré, ce SACD aux trois Sonates pour violon et piano l’est assurément. L’ouverture du programme est confiée à la Sonate sylvestre Op.48 du célèbre pianiste Jörg Demus, dédiée au violoniste du présent enregistrement. En cinq mouvements, l’œuvre est une merveille d’éloquence et d’expressivité. Vient ensuite la Sonate en sol mineur de Claude Debussy datant de 1917. Cette dernière, dans tout les sens du terme est une œuvre « douloureuse » que le compositeur français, en proie à la maladie, eut beaucoup de mal à terminer. Cependant, comme le souligne Harry Halbreich, « Par l’harmonieuse fusion des deux instruments, Debussy égale les réussites miraculeuses de Mozart ou de Brahms de la Sonate en sol ». La célébrissime Sonate en la majeur de César Franck est le chef-d’œuvre que l’on sait. Dédiée au violoniste Eugène Ysaye, elle fut créée en 1886, trois ans avant la mort du compositeur. Et Proust s’en fit même l’écho, semble t-il, dans « Du côté de chez Swann » : « Cette fois, Swann avait distingué nettement une phrase s’élevant pendant quelques instants au-dessus des ondes sonores. Elle lui avait proposé aussitôt des voluptés particulières dont il n’avait jamais eu l’idée avant de l’entendre, dont il sentait que rien d’autre qu’elle ne pourrait les lui faire connaître, et il avait éprouvé pour elle comme un amour inconnu… ». L’entente, voire l’osmose entre le piano de Jörg Demus et le violon de Thomas Albertus Imberger est admirable de souffle et de vie, tout au long d’un discours musical à la fois chaleureux et profond. Une belle réussite, dans une prise de son en harmonie avec l’interprétation.

Jean-Jacques Millo

Inspired. That is what this SACD of three sonatas for violin and piano assuredly is. Opening this program is the Sylvester Sonata Op.48 by the famous pianist Jörg Demus, dedicated to the violinist of the present recording. In five movements, the work is a wonder of eloquence and expressiveness. Next comes the Sonata in G minor by Claude Debussy dating from 1917. This latter, in all senses of the word, is a “painful” work that the French composer, prey to sickness, had much trouble finishing. Still, as Harry Halbreich notes, “By the harmonious fusion of the two instruments, Debussy equals the miraculous accomplishments of Mozart or Brahms in the Sonata in G.” The extremely well-known Sonata in A major by César Franck is without doubt a masterpiece. Dedicated to the violinist Eugène Ysaye, it was first performed in 1886, that is three years before the composer’s death. Proust himself referred to it, it would seem, in “Du côté de chez Swann”: “This time, Swann clearly for a few moments distinguished a phrase rising above the sound waves. It suggested to him a singular voluptuousness the likes of which he never would have known before hearing it. It smelled like nothing else. Only it could make itself be known. He found it to be like an unknown love…” The communion, or rather the osmosis, between the piano of Jörg Demus and the violin of Thomas Albertus Imberger is admirable in its breath and liveliness. The musical discourse is both warm and deep throughout. This is quite an accomplishment, in a sound recording in harmony with the interpretation.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
Visuel