Vicent Martín i Soler est né à Valence (Espagne) en 1754. Il est décédé à Saint Petersbourg en 1806, sans ressources, après avoir été la coqueluche de la Vienne impériale sous Joseph II et Léopold II. En 1780-90, Vicent Martín i Soler surpassait en popularité Wolfgang Amadeus Mozart. Gran Teatre del Liceu a inscrit L’arbore di Diana » (Vienne 1787), sur un livret de l’incontournable Lorenzo Da Ponte. Ce pommier de Diane fait l’apologie de l’amour physique en opposition à la chasteté hors mariage et raconte comment Diane, la chaste chasseresse, et ses vestales succombent l’une après l’autre aux charmes de l’amour charnel. Pour preuve, la transformation des pommes du jardin de Diane : sucrées et brillantes lorsque les vierges gardent leur chasteté, elles se dessèchent et finissent par tomber (sur les coupables) après qu’Amour soit passé par là. Tout cela est alléchant sauf que l’Amour joué par Michael Maniaci est un rôle d’une rare bêtise et d‘une rare laideur. Tout comme la mise en scène de Franciso Negrin. Et les costumes de Louis Désiré. Symptôme en tout cas d’un opéra qui aurait pu susciter l’enthousiasme et de voir qu’il est massacré par des metteurs en scène et des décorateurs minés par le dogme de l’avant-gardisme desséché au fil des années et dont on répète les routines pour faire « neuf . Une grosse déception mais on commence à en avoir l’habitude de cette mode « moderniste » et de transposer n’importe quelle œuvre dans un contexte délirant avec des décors et des costumes totalement farfelus et hypermodernes. Il va falloir que tout cela lasse.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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