Encore un film de Tony Palmer ! Cette fois-ci consacré à Chopin ! Et à l’une de ses maîtresses, Delfina Potocka (1805-1877) à laquelle il a dédié son second Concerto ( opus 21 ) publié à Leipzig en avril 1836. Le scénario du film introduit cette histoire par deux parallèles : tout d’abord, des lettres qu’une descendante de Delfina Potocka veut faire éditer, lettres scandaleuses car Chopin y raconte sa liaison amoureuse et sexuelle avec Delfina (plus importante encore qu’avec George Sand) et où il raille Liszt par exemple et d’autres de ses contemporains. Scandaleuses encore car le régime polonais sous le joug de Staline ne supporte pas un tel outrage fait à un héros national et qui entacherait définitivement sa réputation (le régime essaye de discréditer cette descendante qui finira par mourir… fort étrangement). De l’autre, par le biais de la lecture des lettres, nous découvrons cette liaison et donc la vie de Chopin. Tony Palmer a un peu moins de panache en retranscrivant cette histoire que dans d’autres de ses films mais il possède toujours un talent pour le faire. Mieux digitalisé, ce film nous livre un pan intime de la vie de Chopin, en délaissant un peu la musique pour s’intéresser à la vie privée du compositeur. Sur ce point, c’est un peu raté (outre ces étranges plans sur une femme qui joue les œuvres de Chopin dans une lumière irisée du plus haut ridicule !).

Yannick Rolandeau

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