Avec ce cinquième volume consacré à la musique de chambre d’Arnold Schoenberg, c’est le visage d’un compositeur certes essentiel, mais également attachant qui nous est proposé ici. Les pièces de jeunesse Scherzo et Presto datant de 1896 ne furent éditées qu’en 1966. Ces dernières côtoient la Symphonie de Chambre Op. 9 dans l’arrangement de Webern de 1923 pour Quatuor à cordes et piano et le Quatuor à cordes N°3 Op. 30. Ce dernier « nous semble résolument moderne, souligne Bernard Fournier, dans la mesure où Schoenberg y fait, sans nostalgie ni ironie, le deuil du langage classique et où il impose aux formes qu’il utilise un nouveau protocole de fonctionnement dont les modalités découlent de la logique sérielle et de l’esprit qui l’anime ». Soutenus par une prise de son DSD chaleureuse, les Prazak et Jaromir Klepac délivrent un discours musical des plus profonds, offrant le mariage unique de l’ivresse des timbres et de l’ardeur de l’expression, au sein d’un équilibre instrumental idéal. La musique de Schoenberg trouve ici une parfaite synthèse entre passé et avenir, reléguant aux oubliettes l’image toujours tenace d’un compositeur cérébral et hermétique. Un Régal !
Jean-Jacques Millo With this fifth volume devoted to Arnold Schoenberg’s chamber music, it is not only the face of an essential composer we hear, but also one whom we are fond of. The pieces from youth Scherzo and Presto, dating from 1896, were not published until 1966. These latter are included with the Chamber Symphony Op.9 in Webern’s arrangement from 1923 for string quartet and piano, and the String Quartet N°3 Op.30. The later “seems to us to be resolutely modern,” underlines Bernard Fournier, “in that Schoenberg, without nostalgia or irony, mourns classical language, and imposes on the forms he uses new working protocols whose modalities derive from serial logic and the spirit that animates it.” Supported by a warm DSD sound recording, the Prazak and Jaromir Klepac deliver a musical discourse that is most profound, offering a unique marriage of tonal intoxication and of ardor of expression, set in perfect instrumental balance. Schoenberg’s music here finds the perfect synthesis between the past and the future, relegating to the history books the tenacious image of a cerebral, hermetic composer. What a treat! Translation Lawrence Schulman |