Le Catalogue d’Oiseaux d’Olivier Messiaen est une œuvre immense dans tous les sens du terme. « Jamais sans doute Messiaen n’a fait preuve de plus de tranquille démesure qua dans cette entreprise gigantesque. Après deux œuvres pour piano et orchestre (Réveil des Oiseaux et Oiseaux exotiques), il se décide donc pour le piano seul, plus souple, plus libre, sans les servitudes de la coordination du jeu collectif. Sur le plan instrumental, le Catalogue d’Oiseaux marque un pas de géant par rapport aux Vingt Regards sur l’Enfant Jésus ; et sans ce précédent prodigieux, certaines pages de Boulez, Stockhausen ou Xenakis seraient inconcevables » (Harry Halbreich). Avec une opiniâtreté remarquable, La vision musicale de Momo Kodama atteint des sommets de finesse, de clarté, de poésie mais surtout de profonde intériorité. Ses Oiseaux sont avant tout le reflet de l’âme plus que celui de la nature. Ils se bercent d’interrogations plus que d’affirmations. Et si parfois l’austérité pointe son nez, ce n’est en rien pour masquer un discours musical d’une grande beauté dont les couleurs rayonnantes éblouissent à la fois l’esprit et le corps. Voici un coffret de trois SACD enregistré en pur DSD, mais en stéréo uniquement, qui hantera longtemps les oreilles de ceux qui se laisseront envoûter par une œuvre unique à plus d’un titre. Avis aux amateurs…

Jean-Jacques Millo

The Catalogue of Birds by Olivier Messiaen is a tremendous work in all meanings of the word. “Without a doubt, Messiaen never showed more tranquil excess than in this gigantic undertaking. After two works for piano and orchestra (The Birds Awakening and Exotic Birds), he thus decided to write for solo piano, more supple, freer, without the constraints of coordinating a group of players. Instrumentally, the Catalogue of Birds is a great leap compared to Twenty Visions on the Enfant Jesus; and without this prodigious precedent, certain pages by Boulez, Stockhausen or Xenakis could not have been written.” (Harry Halbreich). With remarkable obstinacy, the musical Vision of Momo Kodama reaches summits of finesse, clarity, and poetry, but above all of deep interiority. His Birds are, above all, the reflection of the soul more so than of nature. He nourishes himself with interrogations rather than affirmations. It may be true that austerity is just around the corner, but this is insignificant in relation to a musical discourse of great beauty whose glowing colors blind both the spirit and the body. Here is a box set of three SACDs recorded in pure DSD, although only in stereo, that will for a long time to come haunt the ears of he who allows himself to be surrounded by a work that is unique on more than one level. Music lovers, run don’t walk…

Translation Lawrence Schulman

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