Ottorino Respighi (1879-1936) fut véritablement un compositeur de son temps, car comme le souligne le musicologue François-René Tranchefort : « La situation de Respighi dans la musique italienne est intéressante : elle correspond à un renouveau symphonique, - auquel contribuèrent également des personnalités telles que Malipiero et Casella. Esprit ouvert – trop ouvert – à toutes les influences (outre Rimski-Korsakov, Debussy comme Richard Strauss), Respighi tenta tout à la fois d’endiguer les débordements du vérisme triomphant, de renouer avec les plus nobles traditions musicales de son pays (vieux modes du plain-chant, notamment), tout en créant une sorte d’art mélangeant post-romantisme et impressionnisme – voire néo-classicisme - , déployé dans de grandes fresques symphoniques à l’orchestration gorgée de luxuriance et de sensualité ». C’est exactement ce que nous retrouvons dans la fameuse Trilogie Romaine comprenant Fontaines de Rome, Pins de Rome et Fêtes Romaines, dont John Neschling et l’orchestre de Sao offrent la référence incontournable sur support SACD. Avec une maîtrise exemplaire chaque « climat » est développé dans un esprit poétique rare. Ici, la musique chante comme rarement sans jamais tomber dans une lourdeur rédhibitoire comme nombre d’autres versions. Et c’est en fin de compte au renouveau musical de partitions rabâchées auquel nous assistons, à la fois subjugués, ébahis et émerveillés par tant d’évidence. Un grand moment à ne pas manquer.
Jean-Jacques Millo Ottorino Respighi (1879-1936) was truly a composer of his time, for as the musicologist François-René Tranchefort points out: “Respighi’s place in Italian music is interesting: it corresponds to a renewal of the symphony – to which personalities such as Malipiero and Casella also contributed An open spirit – too open – to all kinds of influences (among others Rimski-Korsakov, Debussy and Richard Strauss), Respighi at once tried to limit the excesses of triumphant verism, renew with the most noble musical traditions of his country (old modes of plainchant, among others), while creating a kind of art that mixed post-romanticism and impressionism, even neo-classicism, deployed in great symphonic frescos whose orchestration was gorged in luxuriance and sensuality.” This is exactly what we find in the famous Roman Trilogy, which includes Fountains of Rome, Pines of Rome, and Roman Holidays, for which John Neschling and the Sao Paulo Symphony Orchestra offer the absolute reference on SACD. With exemplary mastery, each “climate” is developed in a spirit that is poetically rarified. Here, the music sings as rarely before, without falling into crippling heaviness, as is the case in other versions. And, in the end, this version is a musical renewal of one of the often-played scores and leaves us subjugated, dumbfounded and fascinated. A great moment not to be missed. Translation Lawrence Schulman Disponible sur | |
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