Les trois Sonates pour Alto et Piano présentes sur ce SACD font côtoyer trois compositeurs de nationalités différentes. Tout d’abord et surtout, pourrait-on dire, il y a Rebecca Clarke (1886-1979) compositrice et musicienne anglaise et sa Sonate datant de 1919 d’une inspiration de tous les instants. Artiste rare et méconnue, elle n’hésitait pas à déclarer en 1976 à ceux qui doutaient de l’origine de la partition en question : « Et lorsque j’obtins ce seul petit brin de succès que j’eus jamais dans ma vie, avec la Sonate pour alto, la rumeur se mit à courir que je ne l’avais pas écrite moi-même, que quelqu’un d’autre l’avait composée à ma place. Je fis même l’objet d’une ou deux petites coupures de presse disant que je n’existais pas, qu’il n’y avait personne du nom de Rebecca Clarke, que c’était un pseudonyme pour Ernest Bloch ». Puis c’est au tour de Henri Vieuxtemps (1820-1881) avec son Op.36 en si bémol majeur, et pour finir, Johannes Brahms (1833-1897) avec sa Sonate pour clarinette en mi bémol majeur Op.120/2 transcrite ici pour Alto. Disons-le sans détours, Tabea Zimmermann fait une nouvelle fois des miracles. Son jeu d’une grande expressivité se trouve magnifié par un sens idéal de la dynamique et des phrasés. Accompagné avec brio par Kirill Gerstein, l’altiste nous offre, avec ce premier volume, un enregistrement inoubliable.
Jean-Jacques Millo The three Sonatas for Viola and Piano presented on this SACD allow three composers of differing nationalities to mingle. First and foremost, one might say, is the British composer and musician Rebecca Clarke (1886-1979) and her Sonata, dating from 1919, which is inspired from beginning to end. Unknown and unrecognized, she didn’t hesitate to declare in 1976 to those who doubted the origin of the score in question: “And when I obtained the only sliver of success I had in my life with the Sonata for Viola, the rumor spread that I hadn’t written it myself, that someone else had composed it instead of me. I was even the object of one or two articles which stated that I didn’t exist, that no one by the name of Rebecca Clark existed, that it was a pseudonym for Ernest Bloch.” Next is Henri Vieuxtemps (1820-1881) with his Sonata for Clarinet in E flat major Op.120/2, here transcribed for Viola. Let there be no doubt about it: Tabea Zimmermann is once again a miracle-maker. Her highly expressive playing is magnified by an ideal sense of dynamic and phrasing. Accompanied with brio by Kirill Gerstein, the violist offers us here, with this first volume, an unforgettable recording. Translation Lawrence Schulman Disponible sur | |
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