Le Quatuor à cordes en sol mineur Op.27 de Grieg fut créé à Cologne en 1878 par le Quatuor Heckmann. L’œuvre est d’un lyrisme « luxuriant » qui séduit notamment Franz Liszt. Cependant, comme le souligne avec pertinence François-René Tranchefort : « Abandonnant le contrepoint pour une écriture très nettement fondée sur la mélodie et sur l’harmonie, Grieg pouvait surprendre les « puristes ». Aujourd’hui, au contraire, ce sont certaines facilités qui nous frappent, et, très certainement, plusieurs incertitudes structurelles ». L’Octuor à cordes en la majeur Op.3 de Johan Svendsen est une partition rigoureuse dans laquelle un solide contrepoint structure l’ensemble. C’est une œuvre brillante et colorée. Le Quatuor Kocian, accompagné pour l’occasion par le N. Nostitz Quartet, en offre, par ailleurs, une fervente interprétation merveilleusement chantante. De même, le Quatuor de l’ami Grieg trouve des accents à la fois lumineux et profonds, au cœur d’un discours musical d’une ivresse savamment contrôlée. Dans une prise de son, en multicanal ou en stéréo, remarquable d’équilibre et de finesse, ce SACD au couplage inédit, fait revivre avec bonheur l’univers chambriste de deux grandes figures de la musique norvégienne du 19ème siècle.
Jean-Jacques Millo The String Quartet in G minor Op.27 by Grieg was first performed in Cologne in 1878 by the Heckmann Quartet. The work is was of a “luxuriant” lyricism which seduced, among others, Franz Liszt. Still, as François-René Tranchefort states with pertinence: “Abandoning counterpoint for writing that was far more based on melody and on harmony, Grieg must have surprised the ‘purists’. Today, on the other hand, it is certain short-cuts that surprise us, and most certainly, several structural uncertainties.” The String Octet in A major Op.3 by Johan Svendsen is a rigorous score in which solid counterpoint structures the whole. It is a brilliant and colorful work. The Kocian Quartet, accompanied on this occasion by the N. Nostitz Quartet, offers us here a fervent interpretation that is wonderfully enchanting. Likewise, the Quartet of his friend Grieg here displays accents that are both luminous and profound, based on a musical discourse that is exhilarating while artfully controlled. In a multichannel or stereo sound recording that is remarkably balanced and refined, this SACD of never previously paired works lets us relive, and pleasurably so, the chamber universe of two great figures of Norwegian music in the 19th century.
Translation Lawrence Schulman |