Richard Wagner n’a pas de chance. Même avec une Katarina Wagner à la mise en scène. La notice précise : «Avec le soutien de chanteurs incarnant leur rôle passionnément, Katarina Wagner ouvre un nouveau champ de vision dans l’oeuvre de son arrière-grand-père et jette un regard neuf sur ce qui nous paraissait archiconnu. Elle fait voler en éclat les fenêtres à meneaux de Nuremberg, met de côté chaussures, gâteaux et saucisses pour inviter le spectateur à entrer avec elle, sur un terrain à peu près mis au net, dans un drame qui a du suspense, n’a pas perdu de son actualité et pose des questions qui nous occupent quotidiennement. » Autrement dit, rien. Sinon à un moment, des interprètes qui font joujou avec de la peinture et s’en éclabousse le corps…Tenue voyante et clinquante, on se demande quel est ce « nouveau champ de vision dans l’oeuvre de son arrière-grand-père » sinon d’en faire des tonnes et de faire mumuse avec de la peinture… ou encore : quel regard neuf ? Il y a ici une idée étonnante dans le commentaire plus haut : que la nouveauté ou que le regard neuf se vaut par une mise en scène où les chanteurs et les chanteuses sont au moins habillés comme de nos jours. Dans un tel déluge de « fantaisies » grotesques, l’on peine à s’intéresser à la musique. Ici nous avons une direction orchestrale assez bonne et des voix qui s’en sortent le mieux possible. Mais que font-ils tous dans une telle galère ?
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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