Voici un DVD sur la musique contemporaine avec dix petits films fait d’entretiens avec soit les interprètes (quand les compositeurs sont morts) soit avec les compositeurs. Il y a au programme : Adriana Hölsky (Countdown), Colon Nancarrow (Study N°41), Michael Lentz et Lili Winters (Boxgesang über 12 Runden), Hans Zender (Logos-Fragments), Olivier Messiaen (Un sourire), Enno Poppe (Keilschrift), Younghi Pagh-Paan (In luce ambulemus), Iannis Xenakis (Antikthon), Beat Furrer (Konzert für kalvier und orchester) et enfin Gérard Pesson (Aggravations et final). La palme de la nullité revient à Michael Lentz et Lili Winters qui font dans l’originalité pour l’originalité, symptômatique quand on n’a rien à dire et qu’on étale deux trois concepts pour prouver que cela ne s’était jamais fait avant. Là, il s’agit d’ajouter un boxeur (il a des capteurs sur le dos et frappe un sac de sable, ce qui déclenche des notes de musique de la part des musiciens !), du rock, des notes en veux-tu en voilà et le tour est joué. Plus bien sûr la glose conceptuelle pour justifier son salaire de nouvel actionnaire subventionné de l’art contemporain. Une question nous traverse parfois la tête : pourquoi les allemands sont-ils tant à l’avant-garde et font-ils donc ce qu’il y a de pire dans ce domaine ? Le reste navigue entre le passable (Adriana Hölsky ou Colon Nancarrow avec la mode de l’aléatoire et de l’inécoutable) à l’excellent (Messiaen, Xenakis). Entre les deux, des compositeurs où les artistes s’ingénient, souvent d’une façon fort cérébrale, à justifier leurs trouvailles. A part Hans Zender et Enno Pope, cette musique contemporaine n’atteint pas les sommets d’un Ligeti qui savait en plus créer des atmosphères troubles et étranges…
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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