Le premier DVD est un documentaire sur le compositeur lui-même réalisé par Silvia Beck. Michael Nyman, né 1944, est connu pour ses musiques de films, dont notamment ceux de Peter Greenaway, ou La Leçon de piano de Jane Campion. Il a collaboré avec des artistes et musiciens comme Carsten Nicolai ou Damon Albarn, chanteur du groupe Blur. Il a suivi des études supérieures de musique à la Royal Academy of Music et au King's College de Londres, étudiant le piano, le clavecin et la musique baroque anglaise. Il commence sa carrière en tant que critique musical, se mêlant tant de musique savante et expérimentale que de musique populaire ou de rock. Il ne se tourne vers la composition qu'en 1976 et crée son propre ensemble, qui, avant d'être The Michael Nyman Band, s'appelait The Campiello Band. Ses recherches musicologiques aboutissent à la publication, en 1974, du livre Experimental Music - Cage and Beyond. Son style est un mélange de musique baroque (Haendel ou Purcell) revisitée par la musique minimaliste et/ou répétitive dans le genre de Philip Glass ou Steve Reich. On reste un peu estomaqué d’un tel succès qui allie surtout simplisme des mélodies et répétition des sonorités ! Ce qui peut aller sur une musique de film devient vite pénible à l’écoute attentive. Les musiciens insistent étrangement sur le côté physique de leur interprétation (lèvres gercées, bras ankylosés), c’est-à-dire sur le fait qu’ils doivent répéter mécaniquement les mêmes rythmes ou presque sur un temps assez long ! Pas formidable comme envergure ou profondeur. Comme il le dit lui-même en parlant des seize premières mesures de l’air du catalogue de Don Giovanni de Mozart qui a retenu son attention et qu’il répète dans une composition : «A la recherche d’idées pour un concert, je piochais dedans, je transcrivais, j’analysais et en donnais une nouvelle interprétation. Ainsi est né In Re Don Giovanni composé à partir de Mozart, de moi, de minimalisme et de rock’n’roll. C’est ainsi qu’est né le style pianistique de Michael Nyman. Tout à l’instinct. » Cela se passe de commentaires. Le compositeur a inventé la forme post-moderne en musique : citer puis copier-coller et répéter. Depuis Michael Nyman a su utilisé le filon de l'homme d'affaires avec la publication de photographies et courts métrages où dit-il il veut "montrer comment Michael Nyman voit le monde !" Justement, le second DVD est un concert de Michael Nyman et cela devient vite lassant.

Yannick Rolandeau

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