Dédiée à Franz Liszt, la plus célèbre des symphonies de Camille Saint-Saëns fut créée en 1886 sous la direction de son auteur, avec un succès considérable. Le compositeur parlait ainsi de son œuvre : « Cette symphonie est divisée en deux parties. Néanmoins, elle renferme en principe les quatre mouvements traditionnels, mais le premier, arrêté dans ses développements, sert d’introduction à l’adagio, et le scherzo est lié par le même procédé au finale. Le compositeur a cherché par ce moyen à éviter, dans une certaine mesure, les interminables reprises et répétitions qui tendent à disparaître de la musique instrumentale. L’auteur pensait aussi que le moment était venu, pour la symphonie, de bénéficier des progrès de l’instrumentation moderne ». Dans cet enregistrement, la vision qu’en donne le jeune chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin, dirigeant le Métropolitain du grand Montréal, est un bonheur d’équilibre, de rigueur et de finesse. Avec des phrasés absolument parfaits, à la respiration évidente, sa lecture de l’œuvre parvient à l’osmose idéale entre l’orchestre et l’orgue. Chaque pupitre est dosé comme rarement et l’intelligence de sa conception redonne à la Troisième symphonie sa lumière originelle. En complément, le programme pour orgue seul avec des pièces de Louis Vierne, de Charles-Marie Widor et d’Alexandre Guilmant, offre l’image du grand talent de Philippe Bélanger. Un Super Audio CD d’une perfection sonore, aussi bien stéréo qu’en multicanal.

Jean-Jacques Millo

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