Cette version des quatre symphonies de Robert Schumann se base sur la nouvelle édition établie par Joachim Draheim. Le corpus symphonique du compositeur allemand a souvent été mal appréhendé, peut-être du fait que ce dernier fut avant tout un créateur de musique pour piano. Mais rappelons ce qu’écrivait François-René Tranchefort à leur sujet : « On a facilement remarqué que l’instrumentation chez Schumann n’apparait pas, tel le piano, une nécessité de l’acte créateur, - avec ses harmonies sans clarté, ses sonorités massives, parfois opaques. Et il est vrai que l’invention musicale s’y trouve aussi moins constamment soutenue. Mais les quatre symphonies révèlent bien d’autres richesses, - notamment celles de la construction qui, s’évadant des schémas classiques, tend vers une grande liberté par le simple enchaînement mélodique : ce qui est extrêmement novateur ». Le Robert Schumann Philharmonie que dirige Frank Beermann délivre de belles couleurs de timbres, mais l’interprétation générale des quatre opus n’apporte rien de très nouveau. Il faudra donc encore être patient pour avoir une grande version moderne de ces pages sur support SACD en multicanal.

Jean-Jacques Millo

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