Opus Haute Définition e-magazine

Ludwig van Beethoven

Dernières Sonates pour Piano

Elisabeth Leonskaja (piano)

MDG 943 1622.6, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Le piano de Beethoven est immense, nous le savons, et c’est justement cette dimension infinie qui le rend indispensable à toutes formes de réflexions musicales, philosophiques et humaines. Le pianiste Wilhelm Kempff, grand beethovénien s’il en fut, disait à propos des Sonates pour piano : « Beethoven doit être éprouvé. Eprouvez-le, ainsi vos auditeurs l’éprouveront aussi. Beethoven réclame des exigences incalculables en ce qui concerne la dextérité du pianiste. Il exige de la main des prouesses qui ne peuvent être acquises que par des années d’efforts. Et ce qui est étrange, c’est que dans chacune de ses grandes sonates, de nouveaux problèmes techniques apparaissent, qui ne sont pas résolus par le travail acquis jusque-là… Une fois rassemblé le matériau technique, nous pouvons aller pleins de confiance à la conquête de l’univers beethovénien. Mais alors, puisqu’il s’agit d’un monde on ne peut le conquérir en un jour ». Elisabeth Leonskaja donne aux trois dernières Sonates ( Op.109, 110, 111) une intériorité à la fois rare et profonde dans laquelle, au détour de telle ou telle phrase, une pensée se fait jour, une interrogation, un doute, une certitude. Et alors tout devient humain au-delà du possible. Une véritable richesse infinie au cœur d’un art suprême.

Jean-Jacques Millo

Beethoven’s piano music is immense, as we all know, and it is precisely that infinite dimension that makes all forms of musical, philosophic and human reflection on it indispensable. The pianist Wilhelm Kempff, if ever there were a great Beethovian, said about the piano sonatas: “Beethoven must be experienced. Experience him, and your listeners will experience him too. Beethoven makes incalculable demands on the dexterity of the pianist. He requires feats of the hand that only years of effort can accomplish. And what is strange is that in each of these great sonatas new technical problems arise that hadn’t been resolved until then… Once your technical toolbox is ready, only then can you go full forward in Beethoven’s universe. Then again, since his world is big, one cannot conquer it in a day.” Elisabeth Leonskaja gives the last three sonatas (Op.109, 110, 111) an interiority that is both rare and profound. A thought, question, doubt, certitude rise around one or another phrase, and then all becomes human beyond possible. Here is real infinite wealth contained in supreme art.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
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