Opus Haute Définition e-magazine

W. A. Mozart

Cosi fan tutte

Malin Hartelius, Anna Bonitatibus, Martina Jankova, Javier Camarena. Orchestra and chorus of the Zurich Opera House. Franz Welser-Möst (dir)

Arthaus Musik 101495, Intégral Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS 5.1

Evidemment n’est pas Jean-Pierre Ponnelle qui veut ! Cet enregistrement réalisé en 2009 n’est pas désastreux en soi. Il n’est que strictement banal. Jean-Pierre Ponnelle dans la mise en scène qu’il avait réalisée de cet opéra interprété par Nikolaus Harnoncourt chez DG parvenait à réinventer l’intuition profonde de Mozart et de Da Ponte. Dans une scène mémorable, l’une des femmes déshabillait le meilleur ami de son amant qu’elle voyait alors comme tel, c’est-à-dire plus déguisé du tout ! Elle est pourtant censée se méprendre ! Rien de tout cela ici où il s’agit à chaque metteur en scène de briller dans des décors tape-à-l’œil dans une volonté hypertrophiée et avant-gardiste de se distinguer. La direction d’orchestre de Franz Welser-Möst est sèche et rapide. Notamment dans l’air sublime « Que les vents soient doux… » exécuté avec une hâte peu sensuelle et peu mélancolique pour un adieu. Les décors sont blêmes, blancs et hiératiques. Pas sensuels pour deux sous. C’est dire que le déficit de metteur en scène est colossal de nos jours. Reste les interprètes qui tentent de sauver une interprétation morne et peu savoureuse. Il suffit de voir le fameux comte avec ses cheveux, ses beaux habits et sa barbe pour ne pas croire une seconde au rôle qu’il est censé interpréter.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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