Opus Haute Définition e-magazine

G. Verdi

La Traviata

Stefania Bonfadelli, Scott Piper, Renato Bruson. Orchestre et coeur de la Fondation Arturo Toscanini. Placido Domingo (dir)

Arthaus Musik 107109, Intégral Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS

Il sera difficile d'égaler Carlos Kleiber... Placido Domingo étant passé du statut de chanteur à celui de directeur d’orchestre, il est peu de dire qu’il fut meilleur dans le premier que dans le second ! Dans les tous les cas de figure, rien ne s’improvise ! Surtout pas en musique classique. Voilà une énième interprétation de cet opéra célèbre de Verdi. S'il est presque inutile de présenter cette histoire d'amour romantique (qui finit donc très mal) d'après le roman d'Alexandre Dumas fils (et de la fameuse courtisane Marie Duplessis qui ne laissa pas indifférent Liszt et Alexandre Dumas qui l’eurent pour maîtresse), La dame aux camélias, entre une femme frivole et tuberculeuse, se perdant dans les fêtes, et un homme qui lui oppose le sérieux de son amour, il est toujours intéressant de voir comment une nouvelle mouture va être traitée. Le cas est difficile ici. Dès le début, les décors, nullement modernistes, sont assez étranges avec ces personnages dans des parois en verre. Ce n’est ni repoussant, ni laid, ni enthousiasmant, juste intriguant. Ils sont un peu à l’image de la direction d’orchestre de Placido Domingo et de l’interprétation, honnête mais sans plus. Le problème réside surtout dans les deux interprètes, Stefania Bonfadelli dans le rôle de Violetta et de Scott Piper dans celui d‘Alfredo Germont restent corrects sans émouvoir vraiment. On devrait être bouleversé, ou au moins ému par le drame qui se déroule et on est juste intéressé par les performances vocales des interprètes. Problème fort contemporain par ailleurs mais on a une étrange impression de décalage entre le chant et les émotions. Voilà une version qui laisse une sensation en fait assez désagréable.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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