Tony Palmer réalise ici un documentaire plus classique en s’attaquant au chef d’orchestre, pianiste, et compositeur américain d'origine allemande, André Previn (Andreas Ludwig Priwin), né le 6 avril 1929 à Berlin. Il émigre aux États-Unis en 1938 pour échapper aux nazis, devient américain en 1943, grandit à Los Angeles, et fait ses premiers pas en arrangeant et composant des musiques de films d'Hollywood (1948). Il adapte et dirige la musique pour des films comme Gigi (1958), Porgy and Bess (1959) et My Fair Lady (1964). A chaque fois, il reçoit un Oscar. Pendant des années, il travaille au département musical de la MGM dirigé par Arthur Freed. À la fin des années 1950, il se produit comme pianiste de jazz. Enregistrant pour Contemporary Records, il travaille avec Shelly Manne et Benny Carter. Son album de chansons de My Fair Lady (1956) deviendra un succès. En 1967, il devient chef d'orchestre de l'Orchestre symphonique de Houston, puis de l'Orchestre symphonique de Londres. Il dirigera l'Orchestre symphonique de Pittsburgh, le Royal Philharmonic Orchestra et l'Orchestre philharmonique de Los Angeles. Après sa carrière à Hollywood, il se concentre sur la composition d'œuvres de musique classique. Son premier opéra, A Streetcar Named Desire (« Un tramway nommé Désir ») basé sur la pièce de Tennessee Williams, est représenté à l'opéra de San Francisco en 1998 avec Renée Fleming dans le rôle titre de Blanche Dubois. Il compose un concerto pour violoncelle, un concerto pour piano, un concerto pour guitare, des cycles de chansons pour Janet Baker, Kathleen Battle, Barbara Bonney. De 2002 à 2006, il est également directeur musical de l'Orchestre philharmonique d'Oslo. Le documentaire de Tony Palmer est là aussi plus classique que d’habitude puisqu’il s’entretient longuement avec André Prévin lui-même. Une fois de plus la digitalisation est médiocre.

Yannick Rolandeau

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