Le génial élève de Rimski-Korsakov, Igor Strawinsky, ne se préoccupa que sur le tard de « musique religieuse » « C’est dans la dernière partie de sa vie, à partir du milieu des années 1940, que les œuvres chorales, toutes d’inspiration religieuse catholique ou biblique, se succèdent : Babel (1944), Mass (1948), Cantata (1952), Canticum sacrum (1956), Threni (1958), A Sermon, a Narrative and a Prayer (1961), Requiem canticles (1966), ces dernières adoptants l’écriture dodécaphonique dont Strawinsky était devenu adepte après la mort de Schoenberg. De forme et d’écriture condensée, elles reflètent l’intériorisation, voire l’austérité religieuse du musicien, tout en renouant avec le principe incantatoire d’une spiritualité intemporelle ». (André Lischke Fayard). Datant de 1930, la Symphonie de Psaumes fut créée par Ernest Ansermet alors que l’œuvre était une commande de Koussevitski pour célébrer le cinquantième anniversaire de l’orchestre symphonique de Boston. Monumentum pro Gesualdo Venosa ad CD annum commémore le célèbre madrigaliste dans une recomposition magistrale. Mass, datant de 1948 est une œuvre pour chœur mixte et double quintette à vents. Choral Variationen d’après Bach est une autre recomposition du musicien russe sur « Vom Himmel hoch da komm’ich her ». Philippe Herreweghe, beaucoup plus convaincant ici que dans les symphonies de Beethoven, captive d’emblée par une palette de coloris détaillée et rigoureuse. Sa direction équilibrée, de bout en bout des partitions abordées, emporte l’adhésion. Une belle surprise.

Jean-Jacques Millo

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