Enregistré le 3 et 6 juin 2009, ce ballet aux décors somptueux nous change de ceux anorexiques que l’on a l’habitude de voir. D'abord influencé par Stravinski, Henze s'initie à la musique sérielle auprès de Wolfgang Fortner. Ses premières compositions à l'exemple de son Concerto pour violon (1947) se placent d'emblée sous le signe de l'atonalité. Son style se libère quelque peu des techniques sérielles à travers des genres musicaux aussi différents que la symphonie et l'opéra. Il acquiert la célébrité dès les années 1950 avec une série d'œuvres écrites pour la scène comme Boulevard Solitude (1951), König Hirsch (1955) et Der Prinz von Hombourg (1958). Engagé à l'extrême-gauche dans les années 1960-70, il dédie son oratorio Le Radeau de la Méduse à Che Guevara et séjourne à Cuba, où il crée sa Sixième Symphonie (1969). Il est aussi l'auteur de plusieurs partitions pour le cinéma allemand (Les Désarrois de l'élève Törless, L'Honneur perdu de Katharina Blum et Un Amour de Swann de Volker Schlöndorff), mais aussi français (Muriel et L'Amour à mort d'Alain Resnais). D'une manière générale, son langage musical se situe dans la lignée du sérialisme lyrique d'Alban Berg et de Karl Amadeus Hartmann. Compositeur prolifique, il a écrit dix symphonies et une vingtaine d'opéras. Henze avait depuis quelque temps voulu chorégraphier un ballet basé sur l'histoire de Friedrich de La Motte-Fouqué, Ondine, la fée de l'eau qui tombe amoureuse d’un homme mortel. Vieille légende qui a déjà inspiré de nombreux compositeurs d’une façon directe ou détournée. Le spectacle est en tout cas de toute beauté, peut-être un peu glacé, mais prenant. Bien filmé, avec des décors tout à fait somptueux, l’on est ravi de découvrir ce ballet fort peu connu au demeurant. L’orchestre de la Royal Opera House est dirigé de main de maître par Barry Wordsworth et les danseurs et danseuses sont tout à fait étonnants. A voir absolument.
Yannick Rolandeau Recorded on June 3 and 6, 2009, this ballet, whose sets are sumptuous, is a breath of fresh air after the anorexic ones we are nowadays used to seeing. Influenced by Stravinski early on, Henze became acquainted with serial music through Wolfgang Fortner. His first compositions, for example his Concerto for Violin (1947), can be clearly categorized as atonal. His style opened up somewhat from serial techniques via different musical genres, such as the symphony and opera. He became famous in the 1950s with the series of works written for the stage, such as Boulevard Solitude (1951), König Hirsch (1955), and Der Prinz von Hombourg (1958). Involved with the extreme left in the years from 1960 to 1970, he dedicated his oratorio Le Radeau de la Méduse to Che Guevara, and stayed in Cuba, where he first performed his Sixth Symphony (1969). He is also the author of several scores for German cinema (The Confusions of Young Törless, The Lost Honor of Katharina Blum, and Swann in Love by Volker Schlöndorff), and also French films (Muriel, and L’Amour à mort by Alain Resnais). Generally speaking, his musical language is situated in the line of lyrical serialism as Alban Berg and Karl Amadeus Hartmann. A prolific composer, he wrote ten symphonies and about twenty operas. Henze had for quite some time wanted to choreograph a ballet based on Friedrich de La Motte-Fouqué’s story, Ondine, the water fairy who falls in love with a mortal man, which is an old legend that had already inspired many composers in one way or another. The performance is, in any case, utterly beautiful, perhaps somewhat cold, but engaging. It is well filmed, with sumptuous sets, and one is pleasantly surprised to discover this ballet, which also happens to be not very well-known. The orchestra of the Royal Opera House is directed masterfully by Barry Wordsworth, and the male and female dancers are utterly wonderful. A must see.
Translation Lawrence Schulman Disponible sur | |
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