Opus Haute Définition e-magazine

F.Poulenc

Dialogue des carmélites

Alexia Voulgaridou, Kathryn Harries, Anne Schwanewilms, Gabriele Schnaut, Jana Büchner. Philharmoniker Hambourg. Simone Young (dir)

Arthaus Musik 101494, Intégral Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS

Dialogues des carmélites est un texte de Georges Bernanos qui a inspiré l'opéra en trois actes de Francis Poulenc. Le texte est lui-même inspiré de La Dernière à l'échafaud de Gertrud von Le Fort. La première en version française eut lieu à l'Opéra de Paris, le 21 juin 1957. L'action se situe à Paris et à Compiègne. Elle débute en avril 1789. Blanche de la Force annonce à son père son intention d'entrer au Carmel. La mère supérieure du couvent de Compiègne la reçoit et lui demande d'exposer les raisons qui la poussent à rejoindre cet ordre religieux. Devenue novice, Blanche va vivre les derniers jours de la congrégation mise à mal par la Révolution française. La troupe envahit le couvent, mais Blanche réussit à s'échapper. Les ordres religieux sont supprimés et les religieuses sont condamnées à mort. Elles montent à l'échafaud en chantant le Salve Regina. Après bien des hésitations, des doutes sur sa raison d'être, Blanche les rejoint. L’œuvre originale de Georges Bernanos met en balance que la vie de ses nonnes vaut n’importe quelle vie et que l’on ne peut pas les supprimer sous prétexte de révolution, outre que l’auteur rappelle certains épisodes sanglants de cette même révolution. Dans cette représentation, le moins que l’on puisse dire et qu’elle ne respecte pas les intentions de leurs auteurs, ni Francis Poulenc et encore moins Georges Bernanos. La mise en scène est de Nicolas Lehnhoff. Nous sommes ici dans des décors contemporains assez froids et pas très humbles comme on pourrait si attendre avec un tel sujet. Il ne faut pas confondre la froideur et l’ascétisme d’un couvent. Les interprètes soulignent sans arrêt leur émotion et la mise en scène est, à ce titre, assez lourde dans les intentions. Le spectateur n’arrive jamais à être touché par la grâce inhérente à l’œuvre au-delà de toute critique concernant la révolution française. Une grosse déception.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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