Verdi avait 80 ans lorsque l'on joua la première de Falstaff (1893). Il avait mis un point final à sa carrière de compositeur 6 ans auparavant sur ce qui devait être son ultime chef-d'oeuvre, Otello. Mais, deux ans plus tard, en 1889, le librettiste Boito, avec lequel Verdi avait eu des relations houleuses, décide de relancer le vieil homme sur un nouveau livret. Ecrite par Shakespeare en deux semaines, cette pièce est bâtie sur une trame mince : c'est l'histoire d'une farce (au sens propre du terme) faite par trois femmes de caractère à un coureur de jupons imbu de sa personne. Falstaff n'est pas un personnage tout à fait sympathique. Cette version moderne aura un peu de mal à rivaliser avec celle de Georg Solti avec Bacquier chez Deustche Grammophon quasiment insurpassée. Effectivement, plutôt agréable vocalement et même au niveau des décors, elle manque d’aisance et de souffle, voire même de truculence naturelle pour emporter totalement l’adhésion. Tout est comme trop calculé et froid, ce qui est un problème de taille pour cet opéra et je dois même ajouter qu’il s’agit d’un défaut majeur dans les mises en scène d’aujourd’hui.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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