Le compositeur William Schuman (1910 – 1992) est, avec Roy Harris et Aaron Copland, une des grandes figures de la musique américaine du 20e siècle. Auteur, notamment, d’une dizaine de symphonies, il offre un discours musical à la fois puissant et subtil. Cette puissance, nous la retrouvons dès les premières mesures de Credendum, une pièce symphonique en trois mouvements faisant référence à un discours en l’honneur de l’Unesco. Avec un orchestre imposant, l’œuvre alterne passages robustes aux percussions et aux cuivres et évocations doucereuses aux cordes. Ce schéma est également celui de la quatrième symphonie et, dans une moindre mesure, celui du concerto pour piano. Tout cela sonne de manière très académique et ce n’est pas la direction un peu terne du jeune chef d’orchestre, David Alan Miller qui révolutionnera ces partitions. Par ailleurs, le pianiste John Mc Cabe, à qui l’on doit une intégrale controversée des sonates pour piano de Joseph Haydn, demeure dans la même ligne interprétative avec un manque certain d’engagement. Cela dit, cet enregistrement d’une sécheresse surprenante pour un Super Audio CD, en stéréo seulement, ne comportant donc pas de couche en multicanal, peut servir d’approche à l’univers de William Schuman, mais en aucun cas de référence. Jean-Jacques Millo |