Cette représentation de 2002 est tirée du célèbre roman de William Styron, qui, comme on s’en souvient a été adapté au cinéma par Alan J. Pakula en 1982 avec dans les rôles Meryll Streep et Kevin Kline. L’opéra de Nicolas Maw (1935-2009) est le plus personnel et le plus autobiographique de l’auteur, né de sa brève amitié avec une femme dont il ne connaissait que le prénom. Il rencontra cette catholique polonaise survivante d’Auschwitz alors qu’il habitait une pension au 150e Caton Avenue à Brooklyn au printemps 1949. Il était entrain d’écrire son premier roman Le lit de ténèbres. Le roman est l’histoire de Stingo et de sa quête d’une initiation sexuelle ponctuée de quelques épisodes frustrants d’onanisme et de masturbation. De l’autre, l’histoire tragique de Sophie Zawistowska qui a perdu à Auschwitz toute sa vie passée. Le problème majeur est que tout comme le roman (et dans une mesure plus grande, celle de son adaptation cinématographique) est tout le pathos d’une telle histoire. Et il faut le dire, l’opéra de Nicolas Maw n’est pas exceptionnel non plus et l’on peine à se passionner pour une histoire qui joue de ressort franchement glauques en plus d’être franchement trop et trop étirée. On pouvait avoir de grandes appréhensions en revisitant une telle intrigue et du coup, son passage à l’opéra n’est guère plus réussi qu’au cinéma. Seul point notable, une bonne interprétation par des interprètes qui sauvent cependant la représentation d’un réel ennui.

Yannick Rolandeau

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